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La Résistance chez les insectes

La gestion de la résistance chez les insectes nuisibles implique la mise en œuvre de tactiques multiples, telles que la lutte antiparasitaire intégrée, la stratégie de la dose élevée et du refuge et la surveillance pour retarder l’évolution de la résistance dans les populations de ravageurs des cultures.

Ultimement, l’évolution de la résistance est inévitable. Les stratégies de gestion de la résistance sont développées pour retarder le développement de la résistance et prolonger la durée de vie des outils de lutte antiparasitaire.

La résistance est un processus naturel qui évolue en raison de la variabilité génétique des populations d’insectes en réponse à la pression de sélection. La résistance peut se développer en réponse à n’importe quel outil de gestion, y compris le maïs transgénique (Bt, ARNi), les insecticides, les fongicides et même les techniques culturales telles que la rotation des cultures.

Veuillez regarder la vidéo à l’aide du lien fourni pour avoir une idée générale.

Comment la résistance se développe-t-elle?

La prévention ou le retardement de la résistance s’effectue de la manière suivante:

  1. Au sein d’une population d’insectes nuisibles, une partie de la population possède des gènes qui lui confèrent une résistance à un outil de lutte antiparasitaire donné (rr). La majorité de cette population est généralement sensible à l’outil en question (ss) tandis qu’une partie est sensible à l’état hétérozygote (sr). On présume que les gènes de résistance sont initialement rares dans la population cible ; cependant, la fréquence exacte des gènes de résistance n’est généralement pas connue lorsqu’un outil de lutte contre un ravageur des cultures est introduit sur le marché.
  2. Lorsque l’outil de lutte antiparasitaire est déployé, il se crée une pression de sélection en faveur des individus qui possèdent les gènes de résistance.
  3. Avec une pression de sélection constante, davantage de ravageurs résistants survivront à chaque génération et ils s’accoupleront avec des ravageurs sensibles hétérozygotes (sr), créant une descendance résistante (rr), et les individus résistants domineront éventuellement la population.

La vitesse à laquelle la résistance se développe dépend de la biologie du ravageur ciblé (par exemple, le nombre de générations par an), de la fréquence initiale des allèles de résistance dans la population et de l’importance de la pression de sélection.

Un autre facteur important dans l’évolution de la résistance est la dose à laquelle l’outil de lutte antiparasitaire affecte le ravageur ciblé. Les produits à dose élevée tuent plus de >99,9 % de la population cible. Les produits à dose modérée tuent environ 95 % de la population cible et les produits à dose faible sont moins efficaces. Plus la dose est élevée, plus le risque de résistance est faible. Comme les produits antiparasitaires à forte dose entraînent la mortalité de presque tous les ravageurs sensibles (ss) et hétérozygotes (sr), cela réduit les partenaires disponibles pour les ravageurs résistants.

Mécanismes de la résistance

La résistance peut se développer de plusieurs façons.

  • Moindre pénétration du pesticide
  • Séquestration ou excrétion accrue du pesticide
  • Modification de la molécule ciblée chez l’organisme nuisible visé, entraînant une moindre toxicité du pesticide.
  • Résistance métabolique
    • Augmentation de la production d’un enzyme qui décompose un pesticide en une forme moins toxique
    • Modification d’un enzyme afin qu’il décompose plus facilement un pesticide
  • Résistance comportementale
    • Modification du comportement de l’organisme nuisible visé afin d’esquiver une stratégie antiparasitaire.

Gestion de la résistance chez les insectes (IRM)

  1. Lutte antiparasitaire intégrée (LAI)
    1. Utiliser les outils de lutte contre les ravageurs de manière judicieuse, et non prophylactique
    2. Détection pour déterminer quels ravageurs sont présents en quantité dommageable
    3. Utiliser les seuils critiques pour décider si un traitement serait rentable
    4. Faire des rotations, encore et encore
      1. Rotation des cultures hôtes
      2. Rotation des outils de lutte antiparasitaire
      3. Utilisation en alternance d’insecticides ayant différents modes d’action
      4. Rotation des différents caractères du maïs Bt destinés aux insectes ciblés
  2. Stratégie de la dose élevée et du refuge
    1. La stratégie « dose élevée et refuge » était initialement recommandée pour prévenir le développement d’une résistance chez la pyrale du maïs.
    2. Une protéine à dose élevée tue plus de >99 % de la population de ravageurs ciblée. Le maïs Bt transgénique contre la pyrale du maïs exprime une dose importante de protéines Bt (Cry1Ab, Cry1F, Cry1A.105, Cry2Ab2) contre cet insecte.
    3. La plantation d’un refuge non Bt permet à une partie de la population d’insectes d’échapper à la pression de sélection exercée par la protéine Bt, de sorte qu’un petit nombre d’insectes sensibles survivront et s’accoupleront avec les rares survivants résistants au maïs Bt. Le refuge garantit que les gènes de résistance restent rares dans la population d’insectes nuisibles, car ils sont dilués grâce aux insectes sensibles, plus nombreux.
      1. Pour un hybride de maïs exprimant une seule protéine Bt, un refuge de 20 % est recommandé.
      2. Pour les hybrides de maïs exprimant une pyramide de protéines Bt, un refuge de 5 % est recommandé. On suppose que la probabilité d’évolution simultanée de la résistance à plus d’une protéine Bt est faible.
  3. Surveillance
    1. Inspectez les cultures transgéniques ou traitées aux pesticides pour détecter les dommages inattendus causés par les insectes. Tenir compte des délais de sécurité dans les cultures traitées aux pesticides.
    2. Si vous observez des dommages, contactez votre fournisseur de semences, votre agronome, un spécialiste en vulgarisation ou un représentant de la CCRM pour un suivi.
    3. Le suivi doit comprendre:
      1. La vérification de l’ensemencement (par exemple, la semence a-t-elle été semée à l’endroit prévu?)
        1. Il est essentiel de disposer de registres d’ensemencement précis!
      2. La confirmation de l’expression du Bt dans les plantes
      3. L’évaluation du degré et de l’étendue des dommages dans le champ
      4. Si des dommages inattendus sont confirmés, les insectes dans le champ doivent être prélevés par le semencier ou le personnel de vulgarisation/recherche afin de tester leur sensibilité à l’outil de lutte antiparasitaire au moyen de tests de laboratoire.

RESPONSABILITÉS DU PRODUCTEUR AGRICOLE

Vos responsabilités en tant que producteur de maïs Bt

Refuge

Les producteurs sont tenus de planter un refuge lorsqu’ils utilisent du maïs transgénique. La quantité et l’emplacement du refuge dépendent du ou des ravageurs ciblés avec l’hybride transgénique acheté.

Consultez le SÉLECTEUR DE REFUGE pour connaître la quantité de refuges nécessaire pour votre hybride transgénique et les hybrides refuges disponibles dans votre région.

Dépistage

  • Effectuez un dépistage des insectes et des dommages causés par les insectes dans la plantation Bt et la plantation refuge.
  • Si vous soupçonnez un problème, informez immédiatement le représentant du semencier, le CCPC ou un spécialiste en vulgarisation.

Tenue de registres

  • Tenez un registre précis des endroits où les hybrides de maïs transgéniques et les hybrides de maïs refuge ont été ensemencés. Cela vous aidera à comparer le rendement, la présence d’insectes ou les dommages entre les hybrides transgéniques et les hybrides refuges.