Le ver-gris occidental du haricot (VGOH), Striacosta albicosta, a été découvert pour la première fois au Canada en 2008. Originaire de la région des Grandes Plaines américaines, son aire de distribution s’est lentement étendue dans la « Corn Belt” aux États-Unis au début des années 2000, puis en Ontario et au Canada à partir de 2008 et est présent dans toutes les provinces maritimes depuis 2017. L’hibernation et la survie du VGOH ont été documentés en Ontario et au Québec.
On estime que les pertes de rendement liées au VGOH varient de 3 à 15 boisseaux/acre avec une infestation moyenne d’une larve par plant. Au Canada, les blessures causées par l’alimentation du VGOH sont associées à une augmentation de la contamination du maïs-grain par les moisissures (fusariose) de l’épi et la production de mycotoxines.
Identification
VGOH adulte
Les papillons du VGOH mesurent environ 2 cm de long et ont un thorax, des pattes et un abdomen brun, avec des ailes de couleur brune et bronzée. Le bord de chaque aile antérieure a une bordure bronzée et la majorité de l’aile est brune. Juste à l’intérieur de la bordure bronzée, il y a 2 marques distinctives: un cercle brun et une forme de haricot brun, tous deux entourés d’une bordure bronzée. Les ailes postérieures sont de couleur beige.
Masses d’œufs de VGOH
Dans le maïs, la femelle VGOH pond sous forme de masses constituée d’environ 50 à 100 œufs sur la face supérieure d’une feuille près de la panicule (croix). Les œufs sont d’abord blancs lorsqu’ils sont pondus. S’ils sont fécondés, un anneau brun apparaîtra autour de la couronne de l’œuf dans les 24 heures. En quelques jours, les œufs apparaîtront de couleur beige puis violacés 24 à 48 heures avant l’éclosion. Le temps total de développement des œufs varie de 5 à 7 jours.
Larves de VGOH
Il y a six stades larvaires chez le VGOH. Après l’éclosion, les larves du 1er stade ont une tête noire et un corps violacé. Au 2e stade, les larves ont une tête brun rougeâtre et un corps beige avec de subtiles rayures longitudinales.
Après le 4e stade, les larves sont identifiées par deux barres longitudinales brun foncé en arrière de la tête, elle-même de couleur brun rougeâtre. Les rayures, taches et tubercules présentes sur le corps disparaissent.
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Cycle de vie
Le VGOH a une génération par année et hiberne dans le sol sous forme de prépupe. La nymphose a lieu au printemps (mai) et l’émergence des papillons adultes commence à la fin de juin, atteignant généralement un pic entre fin juillet et début août. Les adultes pondent leurs œufs dans les champs de maïs, de préférence au stade pré-sortie des croix; toutefois, cette préférence n’est pas exclusive. Les papillons peuvent pondre leurs œufs dans le maïs après la floraison et peuvent également pondre des œufs dans des champs de haricots secs comestibles.
Il y a six stades larvaires chez le VGOH. Après l’éclosion, les larves du premier stade consomment la coquille de leur œuf, puis commencent à s’éloigner de la masse d’œufs. Les larves du premier stade se déplacent jusqu’aux croix pour se nourrir de pollen pendant 1-2 jours, puis redescendent vers l’épi pour se nourrir du pollen tombé à l’aisselle des feuilles et sur les soies. Les larves de VGOH ne se nourrissent pas de feuilles de maïs; par conséquent, les larves qui éclosent à partir d’œufs pondus dans du maïs au stade végétatif meurent rapidement si elles sont privées de nourriture. Les larves du troisième au sixième stade se nourrissent de soies et de grains dans les épis pour compléter le reste de leur développement larvaire. La consommation des grains commence généralement à l’extrémité de l’épi; cependant, à mesure que les larves se développent, elles peuvent se déplacer à l’intérieur ou autour de l’épi et d’une plante à l’autre, créant de nouveaux trous d’entrée dans les spathes entourant l’épi. À mesure que le maïs approche de la maturité physiologique, les larves du sixième stade sortent des épis et tombent ou se dirigent vers le sol. Elles s’enfouissent sous terre et créent une loge de terre dans laquelle la prépupe passe l’hiver.
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Dommages au maïs
Les signes d’infestation liés au VGOH comprennent les soies coupées, les blessures associées à l’alimentation ou les excréments présents à l’exrémité des épis et les trous sur les spathes. Les estimations de pertes de rendement liées au VGOH varient de 3 à 15 bu/ac pour 1 larve par épi. Dans la région des Grands Lacs, le risque le plus important d’infestation par le VGOH est que les dommages causés par l’alimentation peuvent entraîner une infection importante par des agents pathogènes, comme la fusariose de l’épi qui peut entraîner la production de mycotoxines et la contamination du grain.
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Facteur de risque
Type de sol
Le VGOH préfère les sols à texture grossière comme le sable et les loams sableux pour hiberner.
Champs de maïs semés tardivement
Après avoir pondu la plupart de leurs œufs dans le champ desquels ils ont émergé, les adultes de VGOH peuvent éventuellement se déplacer pour pondre plus d’œufs dans des champs de maïs semés plus tardivement et qui produisent encore du pollen. Les champs en fleurs sont les plus attrayants en raison de la forte odeur que le maïs dégage pendant la pollinisation. Par conséquent, les champs qui fleurissent tardivement sont plus à risque d’être infestés, ce qui devrait être pris en considération pour les semis de maïs l’année suivante.
Bonnes pratiques de gestion
Surveillance et dépistage
La surveillance des vols de papillons de VGOH est utile pour déterminer le moment approprié pour débuter le dépistage des masses d’œufs dans une région. Pendant la saison de croissance, les données de capture des papillons dans les pièges à phéromones sont signalées sur le site du Great Lakes and Maritime Pest Monitoring Network Les captures de papillons dans les pièges à phéromones ne reflètent pas forcément les niveaux d’infestation dans les champs; par conséquent, chaque champ devrait être dépisté individuellement.
Pour déterminer si une méthode de lutte doit être envisagée, les champs devraient être dépistés 1 à 2 fois par semaine de la mi-juillet au début d’août pour compter le nombre de masses d’œufs sur 20 plantes dans 5 zones du champ. Si le nombre cumulatif de masses d’œufs atteint 5 %, l’application d’insecticide est justifiée (MAAARO, 2020).
Remarque: Le contrôle du VGOH n’est requis qu’une fois que les croix se sont développées dans le cornet. Les larves ne peuvent pas survivre sur les feuilles seules. Par conséquent, le maïs de stade végétatif n’a pas besoin d’être traité même si les masses d’œufs sont présentes et supérieures au seuil.
Options de gestion
- Semer des hybrides de maïs transgéniques exprimant la protéine Vip3A Bt
- Traitement insecticide foliaire des hybrides de maïs non Vip3A. Les insecticides homologués et les recommandations d’application peuvent varier d’une province à l’autre.
Colombie-Britannique: https://www2.gov.bc.ca/gov/content/industry/agriservice-bc/production-guides/vegetables/corn
Manitoba: https://www.gov.mb.ca/agriculture/crops/insects/index.html
Provinces de l’Ontario et des Maritimes : OMAFRA Crop Protection Hub
Quebec: https://www.sagepesticides.qc.ca/
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Efficacité du maïs Bt contre le VGOH et statut de résistance au Canada
Protéine Bt efficace | Protéine Bt inefficace | Protéine Bt pour laquelle une résistance st connue |
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Vip3A | Cry1Ab Cry1A.105 Cry2Ab2 |
Cry1F répandu aux États-Unis et au Canada |